Leadership de choc
Ça y est ! Nous l’avons fait et c’est une fierté. Olivier Chauvel, mon associé et moi avons terminé le Smart Challenge organisé par la Base 110 de Creil. Sorte de stage commando pour des leaders afin de sortir de sa zone de confort, éprouver sa résistance, se dépasser et muscler sa prise de décision en situation difficile et sa gestion des crises.
Nous n’avons pas été déçus ! Poussés sans cesse dans nos retranchements par des instructeurs attentifs, bienveillants et exigeants, nous avons été confrontés à des situations multiples, complexes et inconfortables. Épuisés par le manque de sommeil, le froid et la peur, nous avons dû puiser dans nos ressources profondes, physiques mais surtout mentales et nous avons dû nous appuyer les uns sur les autres. D’une collection d’une vingtaine d’individus, nous sommes devenus en 3 jours, une équipe solidaire et performante. Les leçons sont multiples pour nous, même si elles paraissent évidentes quand on raisonne, on les imprime profondément en soi quand on passe du cérébral au viscéral.
- Leçon n° 1 : Le dépassement de ses croyances limitantes.
Chacun a plus de ressources que ce qu’il imagine. La volonté permet de puiser des forces inexplorées en soi et la difficulté permet de révéler le meilleur de chacun si l’engagement est au rendez-vous.
- Leçon n° 2 : La force du collectif.
Le salut de chacun est dans l’équipe car seule la mutualisation des talents et la coopération engendrent la performance collective. Que l’épreuve soit physique, psychologique ou intellectuelle, c’est par la confiance et la concertation qu’une décision s’enrichit et s’adapte au contexte, surtout s’il est difficile.
- Leçon n° 3 : L’importance du lien et de la confiance.
En 3 jours, des personnes indifférentes les unes aux autres sont d’abord devenus des camarades de galère puis des équipiers solides et solidaires parce que la situation exceptionnelle et les ingrédients de la confiance ont permis à la mayonnaise relationnelle de monter.
- Leçon n° 4 : Le leadership commence par le gouvernement de soi.
Dans une situation difficile, le leader doit canaliser son cerveau reptilien, lieu de la peur et de la survie individuelle pour prendre ses décisions avec la tête.
- Leçon n° 5 : L’expérimentation de ses limites.
Sous stress et dans l’inconfort, le raisonnement se dégrade pour chacun selon sa personnalité. Le leader doit être conscient de ses limites pour mieux les gérer et s’appuyer sur ses collaborateurs pour éviter les angles morts.
- Leçon n° 6 : L’acceptation de sortir de sa zone de confort comme condition d’un changement profond.
Pour cela, il nous a fallu consentir à changer de cadre de références, de règles du jeu, à perdre nos repères mentaux, physiques, temporels et à lâcher notre logique « civile ».
- Leçon n° 7 : La force d’une expérience émotionnelle puissante permettant à chacun d’amorcer un changement de type 2, celui qui entraîne une modification profonde de son paradigme. Les stagiaires sont tous repartis profondément différents et marqués probablement à vie par ce stage.
- Leçon n° 8 : Le besoin de reconnaissance.
A chaque étape du dépassement, les instructeurs ont su personnaliser leurs exigences et encourager chacun pour qu’il aille au-delà de ses limites imaginées et l’équipe a su motiver et soutenir ceux qui étaient dans l’épreuve.
- Leçon n° 9 : L’acceptation de l’autorité.
D’un profil assez rebelle et très indépendant, j’ai appris à renoncer à mes envies propres pour me fondre dans le collectif, à accepter l’autorité y compris quand elle me paraissait excessive de premier abord. C’est la confiance accordée aux instructeurs et à l’institution qui a permis cela. A la fin du stage, en échangeant avec eux, j’ai compris le sens de chaque exigence et j’ai mesuré à quel point leur dosage était juste, leur pédagogie élaborée et efficace.
- Leçon n° 10 : L’efficacité opérationnelle demande de la clarté de la part du chef et de la concentration et de l’obéissance du côté des collaborateurs.
Il y a un temps pour la concertation, le doute et les hypothèses et un autre pour la décision et la mise en œuvre. Après avoir fait preuve de réceptivité, le leader doit montrer de la fermeté et du courage et ses troupes, de l’exécution rapide pour éviter l’éparpillement des forces. Cette excellence opérationnelle repose sur la confiance à tous les étages.