Une sérénité qui tranche avec les enjeux très élevés de cette transmission familiale. « Sans accompagnement, ça aurait explosé en plein vol, le chantier était trop lourd, estime Monique Meunier avec le recul. On ne se rend pas compte de l’ampleur que ça peut prendre, c’est pharaonique. Il y a eu une vraie réflexion, je m’en félicite. Sans tout cela et sans Victoire… Elle a fait remonter des problèmes fondamentaux dont nous n’avions pas mesuré l’importance. Elle a fait changer chacun d’entre nous, de vision et de position. C’était absolument nécessaire pour que la transmission ne soit pas un échec, ou juste un demi-échec. »
Exploser en plein vol, le risque était bien réel, constate elle aussi Victoire Dégez. « Je crois qu’on peut voir l’entreprise comme un iceberg : sur le plan visible, il y a une transmission à effectuer, de la bonne volonté, des compétences. Mais en dessous, moins visibles, il y a aussi des non-dits et des enjeux cachés que l’on ne peut pas mesurer à l’avance. Si l’on n’est pas préparé, pas accompagné, tout peut voler en éclat à cause de cet « effet iceberg ». Dans le cas des Meunier, ils ont eu le courage de tirer le fil pour enclencher ce travail de fond qui était nécessaire. Et ils l’ont fait avec deux grandes qualités : la lucidité et l’humilité. »